et l'Amoréen; et le Cananéen, et le Guirgasien, et le
Jébusien. (Bible. Gen. 15 5-21).
L’appel à Abram comprend,
selon le monde biblique, trois éléments :
-
Quitter son pays, sa parenté et se laisser conduire
par Dieu là où il le mènera. Il y trouvera un grand
bien : "pour toi".
- Devenir une grande nation et avoir une grande
renommée.
- Être source de bénédiction pour toutes les "familles
du sol".
Droit du "sang" et droit du "sol" s'opposant violemment
au sein du monde biblique.
LES DEUX ALLIANCES
D-ieu a
passe deux alliances avec Abraham. La première c'est la
"brit mila" (circoncision). Et la seconde c'est la "brit
Bein Ha'Btarim" (l'alliance entre les morceaux)
La premiere alliance la "brit mila" celle-ci portait sur
la possession de la terre promise et elle s'est faite
avec D-ieu devoile sous le Nom d' Elokim.
"J'etablirai mon alliance entre moi et toi, et tes
descendants après toi, selon leurs générations: ce sera
une alliance perpetuelle, en vertu de laquelle je serai
ton D-ieu (Elokim)(1) et celui de ta postérité
après toi. Je te donnerai, et a tes descendants après
toi, le pays que tu habites comme étranger, tout le pays
de Canaan, en possession perpétuelle, et je serai leur
D-ieu." (Gen 17:7-8).
Quand a la seconde alliance "Brit Bein Ha'Btarim" celle
ci a une dimension messianique dans le sens ou elle
apporte la liberté d'une manière surnaturelle et elle
sera promulguée par le Nom "y-k-v-k".
"Et l'Eternel (Sous entendu: y-k-v-k-) dit a
Abram: Sache que tes descendants seront étrangers dans
un pays qui ne sera point a eux; ils y seront asservis,
et on les opprimera pendant quatre cents ans.
Mais je jugerai la nation a laquelle ils seront
asservis, et ils sortiront ensuite avec de grandes
richesses... Ce jour la , L'Eternel (y-k-v-k)
conclut avec Abram un pacte disant... "
(Gen.15:13-20) (Source :
Vaeyra)
(1)
ou Elohîm.
Variante
:
Il faut
pourtant reconnaître aussitôt l’ambiguïté du terme : le
mot hébreu berît, que l’on traduit
presque automatiquement par « alliance », a sans doute
pour sens premier « obligation » ou « engagement », ce
qui n’inclut pas de soi la perspective d’une
réciprocité. C’est ce qu’indique notamment l’expression
classique k0ª rat berît, qu’on traduit
par « sceller » ou « conclure une alliance ».
L’expression signifie littéralement « couper une berît ».
Elle fait référence à un rituel d’engagement solennel
dont nous avons encore trace en Jr 34,18-20 :
« Et
ces hommes qui ont trahi ma berît,
qui n’ont pas observé les termes de la berît
conclue par eux en ma présence, je vais les rendre
pareils au veau qu’ils ont coupé en deux pour passer
entre les morceaux. Les princes de Juda et ceux de
Jérusalem, les eunuques, les prêtres et tout le peuple
du pays, qui sont passés entre les morceaux du veau,
je les livrerai aux mains de leurs ennemis... »
On trouve
le même usage dans le traité d’Assurnirari V d’Assyrie
avec Mati’ilu d’Arpad (vers 750) :
« Cet
agneau a été apporté (...) pour sanctionner le traité
entre Assurnirari et Mati’ilu. La tête n’est pas la
tête d’un agneau, c’est la tête de Mati’ilu, c’est la
tête de son fils, de ses servantes, du peuple de son
pays. Si Mati’ilu manque aux conventions du traité, de
même que la tête de cet agneau a été coupée et ses
articulations ont été mises dans sa bouche, la tête de
Mati’ilu sera coupée et ses fils... »
Ces
exemples le démontrent : « couper la berît »
évoque un rite symbolique auto-imprécatoire et non
l’engagement de deux partenaires dans une alliance
bilatérale. Dans la même ligne, le mot berît
- dont le premier usage est profane et non théologique !
- peut encore faire référence à une promesse (cf. 2 S
3,12-13) ou à l’imposition d’une obligation (Jb 31,1).
En somme,
lorsque nous lisons dans notre traduction favorite de la
Bible le mot « Alliance », nous devrions toujours nous
demander s’il s’agit bien d’un engagement mutuel ou s’il
ne faut pas plutôt comprendre le terme comme une pure
promesse. De plus, il faut reconnaître que les biblistes
se trouvent en désaccord sur de nombreuses questions : à
quelle époque et dans quel contexte la « théologie de
l’Alliance » est-elle apparue pour la première fois ?
Comment a-t-elle évolué ? Peut-on parler de la
conclusion de l’Alliance avec Moïse comme d’un fait
historique ? La « nouvelle Alliance » est-elle
différente de la première ? Comme il est impossible
d’entrer ici dans la discussion, je me contenterai
d’exposer les résultats auxquels je suis moi-même
parvenu, sans prétendre que mes options soient
nécessairement les meilleures. (...) (Jacques
Vermeylen)
Influence de l'Assyrie sur les gens de la Synagogue ?
Sans aucun doute, après la destruction du premier
Temple. Ceux qui reviendront, humiliés, auront à
remonter la pente. Et apporteront dans leurs bagages bon
nombre de choses étrangères à leur religion. Comme les
gens de l'Evangile, les gens de la Synagogue
n'hésiteront pas d'entrer de nombreuses choses
étrangères à leur religion : Magie, culte des anges,
etc. L'amour du
"Veau d'or" n'ayant, pour certains, pas disparu
totalement de leurs coeurs.
Jacob ben Isaac de commenter ces versets ainsi : Adonaï YHVH comment saurai-je que j'en hériterai (Gen. 15:8).
En raison de quels mérites hériterai-je de la terre ? Le
Saint, béni soit-Il, répondit : « En vertu des sacrifices.
» C'est pourquoi le verset dit : Prends-moi une génisse
(Gen. 15:9). Prends une génisse, une chèvre, un bélier,
une tourterelle et un pigeonneau (PRE 28). Le Saint,
béni soit-Il voulait indiquer de la sorte que ses
enfants devaient offrir des sacrifices d'animaux, de
bétail et de volailles. Abraham fendit en deux moitiés
les animaux. Il en mis une d'un côté et la seconde de
l'autre, et se plaça au milieu. Abraham promit de servir
Dieu pour l'éternité. S'il rompait sa promesse, il
faudrait le trancher comme ces animaux. Dieu fit le
serment à Abraham qu'il lui donnerait le pays. Il envoya
son émissaire, le Feu, qui passa entre les deux parties,
comme s'Il avait été lui-même présent. Il promit que la
terre lui serait donnée. Abraham trancha toutes les
bêtes, mais il ne fendit pas les oiseaux en deux ces
animaux correspondaient aux idolâtres, qui, tous,
disparaîtront de la terre (1). Israël est comparé aux
oiseaux qui ne furent pas tranchés pour montrer qu'il
sera éternel. Des rapaces s'abattirent sur les morceaux
de viande (2) ; Abraham les pourchassa. Cela prouve que
les idolâtres (3) disparaîtront seulement à la venue du
Messie (PRE 28, Gen.R 44.13-19) (4).
(1) Laquelle ? S'il
s'agit de la Terre sainte, n'est-ce pas les Fils
d'Israël et les Judaïsés qui en seront chassés après la
destruction du second Temple ? Et qui prendra place en
cette terre pour un temps ? N'est-ce pas les Sabéens
d'Italie, considérés par les gens de la Synagogue comme
les Fils d'Esaü ?
(2) Comparer avec le verset
ci-après : commentaires II 260.
(3) Adorateurs d'idoles. Qu'on regarde
comment les gens de l'Evangile sont considérés par les
gens du Talmud; Gens de bien ou gens de mal ?
(4) Il ne peut s'agir du Messie, fils
de Marie (sur lui la Paix !). En effet, avec sa venue
apparaîtra parmi le monde biblique l'Associationnisme de
la Distinction. Le 'Messie' (sous-entendre : le
Prophète) qui fera réellement disparaître
l'Associationnisme (le chirk), la Mécréance, de
la terre (entendre : d'Arabie, Makkah), ne sera-t-il pas
le sceau de la Prophétie, le Messager de l'Islam,
Mohammad (sur lui Prière et Paix !) ?
Avant la fin des temps, viendra bien un
Messie, le Messie-Menteur, des gens de la Torah. De
même, le Messie, fils de Marie (sur lui la Paix !) qui
confondra l'ensemble du monde biblique, tuera le
Faux-Messie à la Porte de Lodd... Et avec lui le Mahdi,
disparaîtra alors le monde de l'idolâtrie...
Et voici
qu'une frayeur, une grande obscurité tombait sur lui (Gen.
15:12). La peur et une grande obscurité fondirent sur
Abraham. Le Saint Nom voulut indiquer de la sorte
qu'Abraham et ses enfants connaîtront l'exil. Le Saint,
béni soit-Il, prêta serment ; si toutefois Israël
devient corrompu, il sera expulsé du pays (1).
Tu sauras que ceux de ta race seront
des hôtes dans un pays qui n'est pas à eux (Gen. 15:13).
Dieu dit à Abraham : « Tes enfants seront étrangers. Ils
travailleront durement et seront asservis pendant quatre
cents ans. » La captivité d'Egypte commença à la
naissance d'Isaac (2). Ils n'étaient pas encore en
Egypte ; ils n'avaient pas encore de terre et vivaient
comme des étrangers dans un pays qui n'était pas le leur
(3). Le Behaye écrit : L'exil dura quatre cents ans car
ils étaient possédés par le mauvais oeil. Ils ne
prodiguaient plus de charité aux pauvres (4) ; aussi les
appelait-on ra-yan (5) dont la valeur numérique
est quatre cents. Cela nous enseigne que notre exil de
souffrances durera tant que nous ne prodiguerons pas
correctement la charité (6).
(1) Parole confirmée : Coran XVII
2-8.
(2) Ce qui est faux. C'est la
famine qui amènera la famille de Jacob à venir
s'installer en Egypte. Avant cela, nul dérangement
existait en Terre sainte pour Isaac et les siens.
(3) Ce qui est faux.
(4) Accusation gratuite.
(5) Il existe un prénom très
en vogue chez les gens du monde biblique anglophone
Rayan.
(6) Est-ce là la description des gens du Judaïsme ?
Voudrait-on les décrire ici comme 'gens avares', qui à
causse de leur avarice serait cause de malheurs pour
leur communauté ? Nous savons tous que le monde arabe
est connu, lui, comme un peuple de gens 'généreux'.
Qualité prise au prophète Abraham (sur lui la Paix !)
par l'intermédiaire d'Ismaël (sur lui la Paix !). Les
enfants de la Délaissée n'ont rien de commun avec les
enfants de la femme Libre.
Ceux de la quatrième génération
reviendront ici (Gen. 15:16). Le Saint, béni soit-Il,
dit : « Trois générations devront demeurer dans la
captivité d'Egypte ; la quatrième génération reviendra
en terre de Canaan, la terre d'Israël. » En effet, la
mesure des péchés des nations qui habitent en terre
d'Israël n'est pas encore comble. Le temps n'est pas
venu de les chasser de leur pays car Dieu châtie
seulement quand cette mesure est pleine.
Voici qu'un réchaud et une torche de
feu passèrent entre les morceaux de victimes (Gen
15:17). Dieu envoya de la fumée qui passèrent entre les
morceaux de viande ; c'est l'émissaire du Saint, béni
soit-Il, qui jura à Abraham qu'Il respecterait la
promesse et donnerait la terre d'Israël. (Op. cit.).
Variante :
…Je
suis l'Eter-nel qui t'ai tiré de Our Kasdim pour te
donner ce pays en possession.
Abram répondit: D' Eter-nel comment saurai-je que je le
posséderai?
D' lui donne un signe: C'est l'alliance entre les
morceaux….
J'ai donné à ta descendance ce territoire depuis le
fleuve d'Egypte jusqu'au grand fleuve, le fleuve
d'Euphrate : Le Keneen - le Kenizien - le Kadmoneen - ….
D' énumère 10 peuples mais seulement 7 ont été conquis à
ce jour , les 3 cités c'est pour la fin des temps… pour
l'ère messianique… leur territoire couvre toute la
Transjordanie.
D' révéla à Abraham les 4 exils : Et voici une angoisse
, une grande obscurité , tomba sur lui.
ANGOISSE c'est l'exil de Babylonie.
L'OBSCURITE désigne l'exil de Perse.
GRANDE c'est l'exil de Grèce.
TOMBA SUR LUI c'est l'exil de l'époque romaine.
Le don de la terre de Kanaan ne pouvait se réaliser qu'à
une seule condition … que les descendants soient
intègres ou sinon ils seraient soumis aux 4 empires
…mais la nation qu'ils serviront sera jugée…
D' dit: Tant que tes descendants respecteront la Thora
et le Temple ils seront préserves du Guehenom et de
l'exil . Mais s'ils s'écartent ils seront soumis à l'une
des deux punitions.
Laquelle préfères tu pour tes enfants. Abraham en fut
perplexe. Abraham ne sut que choisir. Abraham voulut
choisir le guehenom mais D' lui conseilla l'exil. Ainsi
l'exil nous fait purger nos fautes.
Une Aggada de Bar Bar Hanna: J'ai vu une grenouille , un
crocodile est venu et l'a avalé , puis un corbeau est
venu et a englouti ce crocodile , puis s'est installé
dans l'arbre.
En parallèle des prophéties de Daniel sur les 4 empires;
la grenouille c'est la Grèce - le croco correspond à
Rome - le corbeau c'est Ismael - ce dernier se trouvera
sur l'arbre ERETZ ISRAEL …jusqu'à la venue du MACHIAH.
Les fils d'ISMAEL réveilleront les nations du monde
entier à venir sur JERUSALEM (1) - les nations feront la
paix entre elles pour monter sur JERUSALEM .
Suivant le Gaon de Vilna cette guerre ne durera que 3
heures. (Forum)
(1) Nullement. C'est le décret divin. C'est le MACHIAH
(ou Faux-Messie) qui réveillera les nations (entendre :
In-soumises) à venir à Jérusalem pour un dernier
combat... Un corbeau, Ismaël ? Peut-on traiter ainsi un
prophète du Saint et Seigneur d'Israël et des mondes ?
En vérité, combien le Saint et Seigneur d'Israël et des
mondes est au-dessus de ce qu'ils décrivent et Lui
associent !
Version
coranique et commentaires.
"Et quand Abraham dit :
« Seigneur ! montre-moi comme Tu revivifies les morts »,
Il (Dieu) dit : « Ne crois-tu pas [encore] ? Il
(Abraham) dit : « Si ! mais pour que mon coeur soit
rasséréné ! ». Il (Dieu) dit : « Prends quatre oiseaux
vers toi et découpe-les, puis mets chacun d'eux sur un
mont, puis appelle-les : ils viendront à toi en toute
hâte. Et sache que, en vérité, Dieu est puissant, sage.
» (Coran II 260).
Commentaires.
Seigneur ! Fais-moi voir
comment Tu fais revivre les morts...
Les commentateurs sont partagés sur les
raisons qui amenèrent Abraham à faire cette demande.
Selon les uns, Abraham avait vu une
bête dépecée par les fauves et les rapaces. Il demanda
alors à Son Seigneur comment Il revivifierait cet être
bien que ses chairs aient été éparpillés dans l'estomac
des oiseaux et des animaux ; il demandait cela afin
d'avoir de cette chose [de la revivification] une vision
directe qui augmentât sa certitude, cette vision venant
alors s'ajouter à la connaissance qu'il possédait déjà
sur cette question par voie d'information. Cet avis est
fondé sur les propos de Qatâda, de Dahhâk et le fils de
Djouraidj...
Selon d'autres, cette demande d'Abraham
fait suite à la controverse qu'il eût avec Nemrod.
Le fils de Ishaq a dit : « Lorsque se
produisirent entre Abraham et son peuple les évènements
qu'Allah relate dans le chapître des Prophètes (Coran
XXI 51-70), d'après ce qu'on rapporte (1), Nemrod dit à
Abraham :
Ce Dieu-là, que tu adores, que tu
convies les autres à adorer et dont tu magnifies la
Puissance en prétendant qu'elle est supérieure à celle
de tout autre, qui est-Il ?
Abraham répondit :
- Mon Seigneur est Celui qui donne la
vie et la mort.
- Nemrod répondit :
- C'est moi qui donne la vie et la
mort. »
Le fils de Ishaq rappelle ensuite ce
que Dieu a dit au sujet de la controverse avec Nemrod
[après que Nemrod eut laissé l'un des deux hommes en vie
et qu'il eut fait tuer l'autre, Abraham lui répliqua
comme cela a été dit].
Le fils de Ishaq ajoute : « Puis,
voyant cela, Abraham s'adressa à Son Seigneur et dit :
- "Seigneur ! Fais-moi voir comment Tu
revivifies les morts !
- Et alors ! Ne crois-tu pas [que Je
suis Capable d'une telle chose] ?
- Que si ! Mais c'est pour que mon
coeur soit rasséréné !"
Abraham disait cela sans qu'il y ait de
doute de sa part au sujet d'Allah et de Sa
Toute-Puissance mais il voulait savoir directement ce
qui était un objet de méditation pour son coeur ».
Selon Tabari : Ces deux avis, sont proches quant au sens
car dans les deux cas on considère qu'Abraham adresse sa
demande afin d'avoir une vision directe d'une chose
qu'il connaissait déjà par voie d'information.
D'autres commentateurs disent ceci : Abraham fit cette
demande afin de renforcer sa certitude, après que Dieu
lui eut fait parvenir la "bonne nouvelle" (bichâra), à
savoir qu'Il l'avait choisi pour Ami intime (khalîl)
(1).
Souddiyy rapporte : « Lorsqu'Allah prit
Abraham pour Ami intime, l'Ange de la Mort demanda la
permission à son Seigneur d'annoncer cette bonne
nouvelle à Abraham. Allah le lui permit et l'Ange de la
Mort se rendit chez Abraham ; celui-ci ne se trouvait
pas chez lui mais l'Ange entra dans la maison.
Or Abraham était le plus jaloux des
hommes. Quand il sortait de chez lui, il fermait
soigneusement sa porte. Aussi, lorsqu'il revint et qu'il
trouva un homme chez lui il fut sur le point de bondir
sur lui et de le saisir.
- Qui t'as permis d'entrer dans ma
maison ? lui dit-il.
- Mon Seigneur m'a permis d'entrer dans
cette maison, lui répondit l'Ange de la Mort.
- Tu dis vrai, lui dit Abraham qui
l'avait reconnu. Il lui demanda toutefois qui il était
et l'Ange lui répondit :
- Je suis l'Ange de la Mort. Je suis
venu t'annoncer la "bonne nouvelle" : Allah t'a pris
pour Ami intime (Khalîl).
- Louange à Allah ! Ô Ange de la Mort,
fais-moi voir l'aspect sous lequel tu saisis les âmes
des impies (mécréants).
- Ô Abraham, tu ne le supportera pas.
- Si !
- Alors, détourne-toi !
Abraham se détourna puis regarda à
nouveau vers lui. Il vit alors un homme sombre dont la
tête touchait le ciel, et dont la bouche jetait des
flammes. Chacun de ces poils avait la forme d'un homme
sombre dont la bouche et les oreilles jetaient des
flammes. Abraham s'évanouit et lorsqu'il revint à lui
l'Ange de la Mort avait reprit son aspect premier. Il
lui dit :
- Ô Ange de la Mort ! Pour toute
épreuve et pour toute affliction, l'impie ne te
reconnaîtrerait-il que sous cette forme [terrible], que
cela serait déjà [un châtiment] suffisant pour lui. [A
présent] fais-moi voir comment tu saisis les âmes des
croyants !
- Alors détourne-toi !
Abraham se détourna puis se tourna à
nouveau vers l'Ange. Il vit alors un jeune homme au plus
beau visage qui soit, dégageant le meilleur parfum et
revêtu d'habits blancs.
- Ô Ange de la Mort ! Pour toute
fraîcheur de l'oeil et pour toute générosité, le croyant
n'aurait-il eu de son Seigneur que la seule vison de ta
forme [splendide] cela lui suffirait déjà [en guise de
récompense].
L'Ange partit et Abraham resta à
invoquer son Seigneur :
- Seigneur, fais-moi voir comment Tu
revivifies les morts afin que je sache [par connaissance
directe] que je suis Ton Ami intime ?
- Tu dis vrai. Mais c'est pour que mon
coeur soit rassuré au sujet de Ton Amitié. »
Conclusion.
Selon Tabari : Le commentaire le plus
pertinent de ce verset est de considérer qu'Abraham
demanda à son Seigneur de lui faire voir comment Il
revivifie les morts, par suite d'une suggestion que
Satan fit brusquement survenir dans son coeur : en
effet, lorsqu'il vit l'animal dépecé par les fauves et
les rapaces (2) le Démon (Chaitân) projeta un doute en
son coeur au sujet de la Capacité de Dieu à pouvoir
réunir les parcelles des êtres morts pour les
ressusciter.
Abraham demande donc à son Seigneur de
rasséréner son coeur en lui accordant la certitude à ce
sujet en sorte que le Démon n'ait plus par la suite
aucune possibilité de projeter de pareilles suggestions
en son coeur s'il voyait quelque chose de semblable.
Lorsque Dieu lui dit « et alors ne
crois-tu pas ? » cela signifie : et alors, Abraham ne
considères-tu pas comme vrai que Je suis Capable d'une
telle chose. La réponse d'Abraham signifie : que si,
mais je T'ai demandé de me faire voir cela comment Tu
revivifies les morts afin que mon coeur soit rasséréné
et que le Démon ne puisse plus y projeter ses
suggestions au moment où je vis cet animal.
D'après ce commentaire, la réponse
d'Abraham « pour que mon coeur soit rasséréné » signifie
: pour que mon coeur s'apaise grâce à la certitude que
je demande ou encore : pour que ma foi augmente.
Par ailleurs, évoquant ce passage, le
Prophète a dit : « Nous sommes plus en droit de douter
qu'Abraham » ce qui constitue, pour Tabari, un
commentaire de ce passage.
« Alors prends quatre oiseaux ».
D'après des commentateurs comme le fils
de Ishaq, Moudjâhid, le fils de Djouraydj et le fils de
Zaid, il s'agirait d'un coq, d'un paon, d'un corbeau et
d'un pigeon.
"et te les apprivoise," ou le sens de
"vivisection". "découpe-les"
Selon Tabari : Il est possible de
considérer que le verbe "çâra" signifie : orienter vers,
tourner vers, rapprocher. On dit par exemple "çour
wajha-ka ilayya" pour dire : tourne ton visage vers moi.
C'est ce sens que Tourmâh lui donne dans l'un des
versets (...). Ceux qui retiennent cette signification
considèrent que les termes "çour-hounna" sont suivis
d'une ellipse "thoumma -qtou'-hounna" qui signifient :
ensuite découpe-les. Ces termes sont sous-entendus car
l'ensemble du passage est suffisamment clair pour qu'il
n'y ait pas lieu de préciser. Selon cet avis l'ensemble
du passage signifie : « Alors prends quatre oiseaux,
tourne-les vers toi, puis découpe-les ».
Il est également possible de considérer
que le verbe "çâra" signifie découper (qata'a) selon le
sens que Taouba fils d'Himyar lui donne dans l'un de ses
vers (...). Ceux qui retiennent cette signification
considèrent que ce passage comporte une anastrophe : les
termes "ilay-ka" placés dans le texte après l'impératif
"çour-hounna" doivent être replacés devant cet impératif
du point de vue du sens, la préposition "ilâ" (vers) se
rapportant à l'impératif "khoudz" (prends). Selon cet
avis l'ensemble du passage signifie : « Alors prends
quatre oiseaux vers toi, puis découpe-les ».
Cette signification est également
retenue par ceux qui retiennent la lecture "çir" et
c'est l'interprétation la plus pertinente, selon Tabari.
Le sens de "couper" donner au verbe "çâra"
est confirmé par les propos suivants : le fils de
'Abbas... Akrama signalent que ce verbe signifie en
nabatéen "couper, découper".
Le fils de 'Abbas a dit : « fa
çour-hounna est une expression imagée pour dire :
découpe-les en quatre parts ».
« Place-les ensuite sur chacun des
"monts" » l'expression "chacun des monts" désignant
"[chacun des points cardinaux"].
Le fils de 'Abbas a dit : « Après les
avoir attachés puis sacrifiés, Abraham plaça une partie
de chaque oiseau sur l'un des "quatre monts",
c'est-à-dire aux quatre points cardinaux ».
D'après Qatâda, Abraham dut mélanger
les chairs, les os et les plumes des oiseaux puis du
tout il dut faire quatre parts à placer sur quatre
montagnes. Lorsqu'il appela ensuite les oiseaux ceux-ci
accoururent vers lui normalement.
Qatâda ajoute : De la même façon
qu'Allah ressuscita ces oiseaux et les fit revenir des
quatre montagnes. Il ressuscitera les hommes au Jour de
la Résurrection et rassemblera leur corps à partir des
quatre coins de la terre ».
(1) d'après ce qu'on
rapporte : cette proposition incidente du fils de Ishaq
fait allusion aux Juifs qui rapportèrent ces données et
auxquelles les Soumis s'étaient adressés dans les
premiers temps pour demander des éclaircissements au
sujet des passages difficiles du Coran concernant les
Prophètes antérieurs.
(2) Le terme "khalîl" dérive du verbe "khalla"
qui évoque une notion d'interpénétration et
d'identification. Le vinaigre, en arabe, se dit khall.
Dans ce contexte Abraham est "Khalîl" de Dieu et Dieu
est "Khalîl" d'Abraham. Remarquons que cette "Amitié
intime" ne relève en aucune façon du domaine
psychologique, la "psyché" d'Abraham, c'est-à-dire "son
âme", n'ayant aucune initiative en la matière ; c'est
Dieu qui élève Abraham à cette dignité et d'après cette
donnée traditionnelle, c'est Lui aussi qui affirme être
Son Ami intime. Ce qui relève de la personne d'Abraham
c'est "le doute" et la recherche de la certitude pour
obtenir la paix du coeur.
(3) Selon d'autres données évoquées par
Tabari, il s'agissait d'un animal aquatique mort au bord
de la mer, le corps à moitié dans l'eau : les prédateurs
et les charognards de la mer, de la terre et du ciel le
dévoraient.
Conclusion.
Deux
récits, deux conclusions. Le récit biblique, du copiste,
voudrait mettre en avant la demande [prétendue]
d'Abraham pour sa descendance en Terre de Châm, en Terre
sainte. L'épreuve, puis le "retour".
Le récit coranique met exergue, lui, un
prophète qui demande à être rassuré concernant la
Résurrection des morts. Cette assurance apparaît comme
non existante chez les Fils d'Israël et les Judaïsés.
D'où ce rappel permanant qui devra être fait au cours de
leur histoire. Pour eux, l'amour de ce bas-monde et ce
qu'il contient, ne triomphera-t-il pas, toujours et
encore, sur l'amour de l'Au-delà, du Paradis divin ? La
foi du monde toranique sera mise à rude épreuve. Quand
le fils de Marie se présentera aux Fils d'Israël et aux
Judaïsés, ont-ils cru ou ont-ils mécru (Coran XIX 2è et
sv.) ? Quand il ressuscitera les morts, avec la
permission divine, comme, dit-on, Sem fils de Noé (sur
lui la Paix !), ont-ils cru ou ont-ils mécru (Coran III
49) N'est-ce pas pourtant deux preuves évidentes de la
Résurrection auxquels ils devaient croire ? (à
suivre).